Dans un jardin baigné par la lumière douce du matin, un arbre majestueux s’élève, ses branches dansant au rythme des brises légères. Pourtant, même les géants de la nature ont parfois besoin d’un peu d’attention. La taille des arbres est un art subtil, où chaque coupe devient un geste délicat de soin, de protection et de respect pour ces créatures vivantes. 

En règle générale, les arbres n’apprécient pas d’être élagués, même de façon légère. Il suffit de regarder les arbres des forêts ou ceux qui poussent seuls pour constater qu’ils se développent très bien sans l’intervention humaine. Cependant, un petit ajustement est parfois indispensable, notamment pour adapter les arbres à un environnement souvent difficile. L’arboriste a donc pour mission de trouver un compromis entre les exigences humaines et la santé des arbres. 

Pourquoi tailler un arbre, me direz-vous ? 

Imaginez un vieil arbre fruitier, ses branches alourdies par les ans, cherchant à s’étendre dans toutes les directions. Sans intervention, ses fruits se raréfient, ses branches meurent petit à petit, et sa grandeur d’antan se fane.  

En ôtant les branches mortes, malades ou simplement encombrantes, vous lui offrez une nouvelle jeunesse. La lumière revient caresser son tronc, la sève circule plus librement, et ses feuilles dansent de nouveau avec vigueur. 

Mais ce geste n’est pas seulement pour l’arbre. C’est aussi pour vous. Car un arbre non entretenu peut devenir une menace : une branche qui craque sous le poids d’une tempête peut tomber et endommager ce qui l’entoure. Alors, en taillant, vous veillez aussi à la sécurité de votre jardin et de ceux que vous aimez. 

Le rôle de l’arboriste est de facilité la cohabitation des arbres en milieu urbain.  

Quand est-il temps de sortir les outils ? 

Ah, l’hiver… cette période où la nature s’endort, où chaque arbre semble figé dans une pause silencieuse. C’est le moment idéal pour tailler, lorsque la vie de l’arbre ralentit et que les branches se prêtent volontiers à la coupe. Cependant, certains arbres préfèrent une légère taille estivale, juste pour ajuster leur silhouette et laisser la lumière percer entre leurs feuilles. 

Mais attention : il est un autre cycle à respecter, celui de la vie autour de vous. Au printemps, les oiseaux font leurs nids dans les arbres. Alors, avant de tailler, regardez bien. Il serait dommage de déranger une famille d’oiseaux en plein épanouissement. 

Quand doit-on élaguer ou tailler un arbre ? 

La fréquence de la taille dépend des besoins spécifiques de l’arbre. L’élagage est effectué en fonction de sa croissance et de ses branches, tandis que la taille dépend des contraintes techniques de l’environnement. 

Les périodes de taille varient selon la biologie de l’arbre et le type de travail à accomplir.  

 Il est préférable de ne pas tailler durant les périodes de montée de sève (15 mars – 15 avril) et la descente de sève (15 septembre – 15 octobre). Ces dates peuvent légèrement varier en fonction des conditions météorologiques et des perturbations climatiques actuelles. 

Types de taille 

• Taille de formation : Les interventions d’élagage sont espacées de 1 à 3 ans, selon l’essence et la vigueur des arbres, en tenant compte de la longueur des pousses annuelles. 

• Taille d’entretien : Pour les arbres bien adaptés à leur environnement et en bonne santé, il est possible d’attendre 10 à 15 ans entre deux interventions. 

• Taille de mise en sécurité : Cette taille consiste à éliminer les branches mortes ou dangereuses, souvent associée à une taille sanitaire qui retire le bois mort, les chicots, les branches cassées ou malades, ainsi que le gui. 

• Taille d’allègement : Elle vise à réduire le volume du houppier ou d’une branche d’un tiers maximum pour des raisons de place ou de solidité. Elle se fait à proximité d’une ramification pour favoriser la cicatrisation et maintenir la croissance de la branche. 

• Taille d’adaptation et de sélection : Elle consiste à alléger le houppier en choisissant les branches à conserver, afin de réduire l’ombre, la prise au vent, et les risques de rupture de branches principales affaiblies. 

• Taille sculpturale : Cette technique permet de maintenir la forme architecturée d’arbres comme des rideaux ou des marquises, avec des espèces comme le tilleul, le marronnier, le platane, ou le charme. Elle doit être effectuée au moins une fois par an. 

Toutes les espèces peuvent être taillées, à condition de le faire sur des jeunes branches de petit diamètre. Les cicatrices cicatrisent alors plus rapidement. Il est essentiel de respecter la forme naturelle de l’arbre, en enlevant les branches pour corriger les défauts de structure, éliminer le bois mort, cassé ou dangereux, et favoriser la pénétration de la lumière et de l’air. 

En général, il ne faut pas retirer plus de 20 % des branches d’un arbre en une seule intervention. Si plus de 20 % doivent être enlevés, il est préférable d’étaler le travail sur plusieurs années. 

Pourquoi tailler les arbres ?

• Former l’arbre en guidant la croissance de la charpente et des branches principales. 

• Limiter son développement lorsqu’il devient envahissant ou trop grand pour son espace. 

• Rajeunir l’arbre en supprimant les vieilles branches pour favoriser les nouvelles pousses. 

• Améliorer la production des arbres fruitiers. 

• Réaliser des tailles sculpturales pour donner une forme particulière à l’arbre. 

• Assurer la sécurité sous l’arbre et dans son environnement. 

Faut-il un permis pour élaguer ? 

Dans certains cas, un permis d’urbanisme peut être nécessaire. Par exemple, un voisin peut demander que les branches d’un arbre non mitoyen qui dépassent sur sa propriété soient coupées, mais il ne peut pas les couper lui-même sans l’accord du propriétaire. Pour les arbres classés comme remarquables, seule une taille douce est autorisée, et un permis est requis pour élaguer des branches vivantes de plus de 10 cm de circonférence. 

Et comment tailler, me demanderez-vous ? 

Comme un sculpteur avec son œuvre, chaque taille doit être précise. Choisissez avec soin votre outil : un sécateur pour les branches fines, une scie pour celles plus robustes. Ne coupez pas trop près du tronc, laissez l’arbre respirer, et toujours, toujours respectez sa forme naturelle. Si le vertige vous saisit à la vue des hauteurs ou si vous hésitez sur la marche à suivre, un arboriste grimpeur saura vous guider. Ce spécialiste des cimes saura prendre soin de vos arbres avec l’amour et l’expertise qu’ils méritent.